À Alqosh, Fraternité en Irak poursuit son aide de première nécessité
ACTION – Le petit village chrétien situé au nord du Kurdistan irakien a vu nombre de ses habitants partir à cause de sa proximité avec la ligne de front. Mais de nombreux réfugiés chrétiens et yézidis chassés de la plaine de Ninive sont arrivés depuis.
À Alqosh pour Noël, les membres de Fraternité en Irak retrouvent le P. Gabriel, moine du monastère antonin, avec lequel l’association entretient des liens d’amitié depuis plusieurs années.
Le 7 août 2014, lorsque l’organisation Etat islamique a envahi la plaine de Ninive, le petit village a failli tomber entre ses mains. Le danger a été si proche que la bourgade a été entièrement évacuée dans la nuit, seuls quelques hommes en armes restant, prêts à combattre éventuellement. Dès le lendemain, le P.Gabriel est revenu après avoir mis à l’abri la quinzaine d’orphelins dont il a la charge. Alors que, parmi les 1200 familles que comptait le village, beaucoup ont préféré partir définitivement, des habitants de la plaine de Ninive chassés par l’Etat islamique, principalement des chrétiens et des Yézidis, sont venus s’y réfugier.
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Le monastère aide autant qu’il peut ces personnes arrivées souvent sans rien, traumatisées par la fuite et ayant parfois perdu certains de leurs proches. Avec Abouna Gabriel, les membres de Fraternité en Irak visitent les familles chrétiennes logées dans des différents centres de la ville et notamment dans l’école ; l’accueil en ce 25 décembre y est simple et généreux. Chaque famille possède de quoi cuisiner (gazinière, plaques…) et un réfrigérateur. Les moines fournissent la nourriture. En ce qui concerne l’hygiène, rien n’a été ajouté à la structure scolaire, les douches et sanitaires sont ceux d’une école primaire.
Plus tard, Abouna Gabriel emmène les bénévoles de Fraternité en Irak visiter le camp des réfugiés yézidis, une minorité particulièrement touchée par la violence des persécutions. Nous écoutons les témoignages des rescapés des familles dont les mères, les tantes, les sœurs et les filles ont été enlevées par l’Etat islamique avec des centaines d’autres et dont ils sont sans nouvelle. L’émotion est grande dans cette petite maison de 12m2 abritant une dizaine de personnes. Pendant que s’enchaînent les terribles récits, le jeune Euphrate, né ici même la semaine précédente, dort dans les bras de sa grand-mère.
Des paniers repas pour les déplacés
Après une analyse des besoins pour aider le monastère à épauler les plus pauvres, l’association a financé des paniers repas d’une valeur de 30$ chacun, comportant les produits essentiels pour les familles les plus défavorisées : couscous, pâtes, boîtes de tomates, huile, lait pour enfant, boîtes de thon et de viande, de la confiture et du fromage à tartiner. 196 familles pourront bénéficier de ce « panier ». L’ensemble des produits a été acheté dans un supermarché local qui aide les personnes en difficulté et le monastère dans sa mission. Les problèmes de nourriture ne touchent pas uniquement les réfugiés mais également des familles vivant à Alqosh depuis plus longtemps ; les agriculteurs n’ont parfois plus accès à leur terre soit parce que la zone de front est trop proche, soit car elle est désormais occupée par Daesh. L’activité est en suspens.