TRANSPARENCE – Fraternité en Irak publie ses comptes 2016

Comptes de l’association

Le bureau de Fraternité en Irak a décidé de publier de la manière la plus détaillée possible les comptes de l’association.

En effet, les projets que nous menons sont réalisés avec l’argent de nos donateurs, il est normal qu’ils sachent précisément comment les fonds collectés sont utilisés. 

Cette transparence financière est importante à double titre. C’est un devoir à votre égard mais cela a aussi une utilité interne à l’association : faire réaliser à chaque membre la responsabilité qu’il a dans l’utilisation de chaque euro.

Les comptes en détails


Questions/réponses avec Aloïs d’Aunay, trésorier de l’association. 

Pourquoi publier les dépenses détaillées de Fraternité en Irak ?

En 2014, Fraternité en Irak a franchi le seuil de 153 000 € obligeant une association à faire certifier chaque année ses comptes par un commissaire aux comptes. A partir de cette année-là, le bureau de Fraternité en Irak a décidé de publier de la manière la plus détaillée possible les comptes de l’association. En effet, les projets que nous menons sont réalisés avec l’argent de nos donateurs, il est normal qu’ils sachent précisément comment les fonds collectés sont utilisés. Cette transparence financière est importante à double titre. C’est un devoir à votre égard mais cela a aussi une utilité interne à l’association : faire réaliser à chaque membre la responsabilité qu’il a dans l’utilisation de chaque euro.

Fraternité en Irak a en 2016 des frais de fonctionnement de 2% pour un montant de dons récoltés de plus de 969 000 euros. Comment faites-vous concrètement ?

Nous n’avons pas de frais de collecte de fonds. Fraternité en Irak ne dépense pas un euro en publicité ou en achat de fichiers de donateurs. C’est un choix délibéré. Notre philosophie est de garantir que les dons serviront à 98% sur place pour aider les Irakiens et non pour payer des publicités dans les médias français. Dans ces frais de fonctionnement, certaines dépenses sont des impondérables. La plus importante réside dans les honoraires dus aux commissaires aux comptes. D’autre part, les membres de Fraternité en Irak donnent de leur temps et de leur savoir-faire pour mettre en mouvement l’association. Tous sont bénévoles. De la même manière, l’association n’a pas de loyer à décaisser tous les mois.

A moyen terme, pensez-vous pouvoir maintenir ce modèle fondé sur le bénévolat ?

Nous posions déjà la question lors de la publication des comptes 2015 : dans la perspective de long terme et de développement qui est celle de l’association, nous réfléchissons à l’embauche d’un ou deux permanents pour renforcer l’équipe de bénévoles. Avec la libération de la plaine de Ninive fin 2016, la question se pose encore plus fortement pour Fraternité en Irak. Un premier pas en ce sens a été franchi début 2017 : deux volontaires sont partis en Irak pour une durée de 6 à 12 mois afin de mettre en place les différents projets liés à la revitalisation de la plaine de Ninive. Ils sont bénévoles, mais ce vaste chantier de la reconstruction engage fortement l’avenir de l’association et nécessite des moyens humains conséquents. Si l’embauche de salariés se confirme, nous anticipons une hausse des frais de fonctionnement de l’association, surtout la première année. L’organisation de l’association va aussi être amenée à évoluer dans les mois et années qui viennent. Nous y travaillons et vous en tiendrons informés.

Dans ce souci de professionnalisation et de garantie vis-à-vis de nos donateurs, nous nous sommes également dotés d’un « conseil d’administration » au début de l’année 2017. Cette instance de gouvernance et de contrôle regroupe des membres bénévoles qui appuient et mais aussi questionnent régulièrement notre action afin de garantir sa pérennité. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos commentaires sur ces évolutions en germe.

Mais sans payer de publicité ni faire d’achat de listing, comment Fraternité en Irak parvient-elle à récolter des fonds ?

Les membres de l’association donnent chaque année  plusieurs conférences qui permettent d’informer sur l’évolution de la situation sur le terrain. Nous intervenons aussi régulièrement dans les médias (presse écrite et audiovisuelle) et sur les réseaux sociaux pour rappeler la situation des chrétiens et des minorités d’Irak. Par ailleurs, nos donateurs voient leurs dons se transformer en projets concrets en Irak de manière régulière, ce qui contribue à les fidéliser. Nous essayons de maintenir le rapport le plus proche possible avec eux à travers les conférences, durant lesquelles nos intervenants répondent avec plaisir à toutes les questions. De même, nous essayons d’être réactifs lorsque l’on nous pose des questions par mail.

Comment avez-vous pu  récolter 969 333€ en 2016, soit 29% de plus qu’en 2015 ?

Les événements de la deuxième moitié de l’année 2016 (libération partielle de la plaine de Ninive par les forces irakiennes et la coalition internationale, bataille pour la reprise de Mossoul) ont à nouveau exposé l’Irak sur le devant de la scène médiatique, et ont amené une forte visibilité de notre action auprès des populations réfugiées. Cela explique en partie qu’en 2016, des donateurs de plus en plus nombreux ont fait confiance à Fraternité en Irak. Leur fidélité nous a permis de lever plus de fonds qu’en 2014 et 2015.

Près de 93% des fonds collectés par Fraternité en Irak au cours de l’année 2016 l’ont été auprès de donateurs privés (particuliers ou fondations). Si la part des particuliers est en hausse (56% contre 47% en 2015), c’est également le cas pour la catégorie « subventions publiques » composée d’un soutien de la Région Pays de la Loire et des dons de parlementaires ayant décidé d’affecter une partie de leur réserve parlementaire aux actions menées par Fraternité en Irak.

Comment répartissez-vous les fonds récoltés ?

En 2014, nous avons été confrontés à une réalité d’urgence due à l’arrivée de l’EI et à l’exode des populations de la plaine de Ninive. En 2015, l’accent a été mis sur la construction du futur des réfugiés que nous aidons, déplacés au Kurdistan irakien pour la plupart. En 2016, nous avons continué ces actions de développement, par la construction de nouvelles micro-entreprises telles que des usines de crème de sésame ou des boulangeries, tout en anticipant la libération de la plaine de Ninive, amorcée à l’automne.

Nous avons ainsi lancé le préalable à la reconstruction de cette région avec l’opération « déminage », indispensable au retour des habitants chez eux. Mais le retour n’est pas envisageable pour tous immédiatement, aussi il était indispensable de continuer les actions d’urgence et de soutien aux déplacés. Ainsi, dans l’emploi des ressources en 2016, nous constatons l’arrivée de la catégorie « déminage » qui représente 11% des dépenses, mais aussi une hausse de la catégorie « développement » qui représente 23% des dépenses engagées. L’importance de la part dédiée à l’éducation (36% des dépenses, soit le poste le plus élevé) reste significative de l’engagement de Fraternité en Irak vis-à-vis des populations jeunes et réfugiées, encore dans l’attente d’un retour chez eux.

A quoi correspond la ligne de dépense : « frais d’opérations en Irak » ?

Cela inclut les frais de transport de matériel et des bénévoles à l’intérieur du pays lors des différentes missions, les frais de change sur place, les frais de communication téléphoniques internes à l’Irak. En 2017, comme expliqué plus haut, cela inclura également les frais de logement des deux volontaires présents sur place pour plusieurs mois qui travaillent sur les projets de reconstruction de la plaine de Ninive.

Dans vos comptes on observe qu’il y a 264 738€ récoltés en 2016 qui n’ont pas été dépensés. Pourquoi ?

Ce résultat excédentaire est le fruit de deux facteurs :
– Avec les événements de l’automne 2016 (libération de la plaine de Ninive, bataille de Mossoul), il nous a semblé plus sérieux et responsable de constituer cette année encore une réserve de 75 000 € pour parer aux besoins imprévisibles que l’instabilité irakienne nous impose.
– D’autre part nous avons reçu beaucoup de dons durant le mois de décembre 2016. Ces dons ont été utilisés pour financer les projets menés au cours du premier trimestre 2017.

Pour les membres de l’association n’est-ce pas trop lourd financièrement de payer son billet et les dépenses du voyage ? 

Chaque membre de Fraternité en Irak paie son propre billet d’avion. Heureusement, cette dépense ayant pour but de réaliser l’objet de Fraternité en Irak, le montant du billet est considéré fiscalement comme un don en nature fait à l’association, ce qui ouvre droit à une réduction d’impôts à hauteur de 66%. Pour les membres de l’association cela représente un effort et une contribution personnelle concrète pour le sort des populations que nous aidons. Parfois, de manière exceptionnelle lorsqu’une personne n’a pas les moyens de financer un billet, il est arrivé que des membres de l’association se cotisent à titre personnel pour que l’argent ne soit pas un obstacle. Les frais de bouche et de logement en Irak sont également à la charge des bénévoles, ce qui est un gage de sérieux, d’implication et de motivation.

Des questions, des remarques ? N’hésitez pas à nous contacter : contact[at]fraternite-en-irak.org