Un pèlerinage à travers l’Irak

Un pèlerinage à travers l’Irak

Dans un monde où la guerre semble partout gagner du terrain, qui aurait dit qu’un signe d’espérance et d’apaisement puisse venir du Moyen-Orient, plus encore, d’Irak ?

Fin janvier, pour la première fois depuis plusieurs dizaines d’années, une quarantaine de jeunes a traversé le pays. Depuis la frontière nord jusqu’à Bassora, à l’extrême sud, ils ont suivi les traces du voyage que le pape François avait accompli en mars 2021. Au programme, visites d’églises et de plusieurs hauts lieux du patrimoine mésopotamien ou de la foi chrétienne, comme à proximité de la ville de Nassiriya (ruines d’Ur, l’antique cité d’origine du patriarche Abraham).

En passant à Bagdad, ces jeunes marchaient aussi sur les traces de leurs familles. En effet, un grand nombre d’entre elles habitait la capitale avant l’invasion américaine de 2003. Il y a 20 ans, leurs parents les emmenaient se réfugier au nord pour échapper aux violences qui ont profondément traumatisé les chrétiens depuis la guerre civile. Jusqu’à présent, pour des raisons de sécurité, les précédentes éditions limitaient leurs pérégrinations à l’intérieur du seul Kurdistan. Cette année, suivant le chemin inverse et la célèbre exhortation de Jean-Paul II, les participants ont voulu descendre vers le sud. Par-delà les frontières intérieures qui divisent l’Irak.

Certes, de multiples checkpoints protègent le territoire où leur communauté a trouvé refuge, leur permettant ainsi de vivre, sans émigrer. Mais ces barrages sécuritaires fragmentent aussi toute la région, notamment les territoires disputés entre les Kurdes, les milices pro-iraniennes, le gouvernement fédéral, etc. Certains sont toujours ciblés par des attaques, voire le théâtre de manifestations plus ou moins violentes.

Début janvier, une mission courte de Fraternité en Irak a rencontré les organisateurs de ce pèlerinage. Jusqu’au matin du départ, une certaine tension — mais aussi un grand espoir – les habitaient. Ce serait la première fois qu’un groupe de pèlerins de leur communauté effectuerait sans encombre un aussi long périple ! À l’évêché comme dans les villages, tout le monde priait pour eux. Leur réussite traduit un relatif apaisement de la situation locale, toujours précaire.

Malgré les incertitudes, quarante jeunes ont osé prendre la route pour découvrir leurs racines et le reste de leur pays, avec les communautés chrétiennes qui y habitent, toujours moins nombreuses à mesure qu’ils allaient vers le sud.

C’est aussi un signe de foi et d’espérance pour l’avenir des chrétiens irakiens. Malgré les incertitudes, quarante jeunes ont osé prendre la route pour découvrir leurs racines et le reste de leur pays, avec les communautés chrétiennes qui y habitent, toujours moins nombreuses à mesure qu’ils allaient vers le sud. Partis à la rencontre non seulement de leurs frères et sœurs dans la foi, mais aussi, plus largement, de leurs concitoyens d’Irak, ils sont revenus avec beaucoup d’émotion, de souvenirs, de rencontres à faire fructifier et un beau message. Grâce à vos dons, Fraternité en Irak a pu soutenir cette belle initiative, co-financée en partenariat avec le diocèse de Zakho et les participants au pélerinage euxmême. Rendez-vous l’an prochain pour une nouvelle édition avec, qui sait, de nouveaux venus !

Actualité Chrétien d'Orient