Pour toutes les minorités d’Irak, un avenir lié

Dix ans après l’appel du patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako, Ne nous oubliez pas ! (Bayard, 2015), c’est l’archevêque syriaque-catholique de Qaraqosh et Mossoul qui nous le redit : en Irak, « l’avenir n’est garanti pour aucune minorité seule » (lire son entretien). L’avenir des yézidis, des kakaïs, des sabéens-mandéens, des chrétiens est lié. Lié aux décisions prises à Bagdad, Téhéran, Tel Aviv, Ankara, Moscou ou Washington. Lié aux contingences économiques dans un pays où la difficulté à trouver un emploi stable est un facteur d’émigration important. Lié à la capacité d’action des agences humanitaires et des associations caritatives, alors que certains déplacés de 2014, notamment yézidis, vivent encore dans des camps, et qu’à l’aide à la subsistance doit s’ajouter une assistance vitale à la reconstruction psychologique pour tant de personnes traumatisées. C’est en particulier le cas de femmes yézidies ayant traversé l’enfer de l’esclavage de Daech, libérées encore aujourd’hui au compte-goutte. Les chrétiens, leur clergé notamment, sont souvent les porte-voix des plus faibles, et des constructeurs de ponts. Mais pour eux
aussi la situation est difficile, et la tentation de l’émigration prend souvent le pas sur la tristesse du déracinement. La fraternité fidèle est une des clés de leur maintien sur les terres qu’ils habitent depuis toujours, et de leur capacité à tenir ce rôle de défenseurs des plus fragiles. Avec eux, nous vous remercions pour votre fidélité.

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