À Alqosh, un nouvel orphelinat pour les enfants d’Irak !

À Alqosh, un nouvel orphelinat pour les enfants d’Irak !

ACTION – Après plusieurs années de chantier, les travaux de l’orphelinat d’Alqosh sont terminés grâce à la ténacité de son directeur, un prêtre antonin chaldéen. Grâce à vos dons, Fraternité en Irak a largement contribué au financement et vous raconte l’histoire de ce lieu plein de vie.

En bordure de la petite ville d’Alqosh, à environ 50 km au nord de Mossoul dans la plaine de Ninive, se dresse le monastère des moines antonins chaldéens. Un orphelinat y est accolé, dont l’histoire remonte au milieu du XXe siècle. De l’extérieur, bien difficile de deviner le bouillonnement de vie qui s’y cache ! Onze enfants et adolescents, âgés de 4 à 19 ans, y vivent comme une vraie famille !

Une famille nombreuse…

Du haut de ses quatre ans, Georges nous ouvre les portes de ce drôle d’univers : on y découvre un patio où perruches et plantes vertes ont élu domicile. D’épaule en épaule, les perruches sautent d’un enfant à l’autre, contribuant elles aussi à l’ambiance joyeuse de la maison. Plus loin, toujours au rez-de-chaussée, c’est une vaste chapelle où les enfants prient quelques instants avec Abouna Gabriel, le fondateur de l’orphelinat et supérieur de la communauté des antonins chaldéens voisine, avant de passer à la salle de jeux où s’entame une partie de billard et de jeux de mains. Puis c’est au sous-sol, qu’au son de la musique démarre une chaise musicale et une initiation aux pas de danse orientale.

Les membres de Fraternité en Irak avec une partie des enfants accueillis à l’orphelinat. Le nouveau hall d’entrée est déjà bien décoré !

Ils vivent ainsi jusqu’à leur majorité, certains font ensuite le choix de rester au monastère, d’autres partent travailler auprès d’un membre de leur famille, d’autres enfin lorsqu’ils le peuvent, vont poursuivre leurs études ailleurs. En attendant, ils sont tous scolarisés à l’école du village, et rentrent l’après-midi faire leurs devoirs.

L’orphelinat est tenu par deux prêtres antonins, épaulés par deux couples aux tâches bien définies. Un des pères de famille s’occupe des conduites des enfants et sa femme de la vie quotidienne : de l’hygiène au rangement. L’autre couple s’occupe de la logistique de la cuisine et du ménage. Tous les quatre entourent les enfants d’affection comme si c’étaient les leurs. Les moines sont aussi très présents. Il faut dire qu’ils sont des partenaires de jeux enthousiastes !

Le P. Gabriel joue avec les enfants de l’orphelinat.

Un bâtiment vieillissant

L’origine de l’orphelinat remonte à 1949, date à laquelle seuls des petits garçons chrétiens étaient hébergés par les moines, le gouvernement n’autorisant alors que l’accueil des enfants de leur confession. L’orphelinat avait un double objectif : accueillir des enfants sans famille en leur prodiguant nourriture et éducation, et donner un sens supplémentaire à la vocation du monastère.

À partir de 1971, en Irak, on a retiré aux communautés religieuses l’autorisation d’accueillir des orphelins afin que tous soient élevés dans les institutions gouvernementales. Mais le monastère a contourné la loi en rouvrant l’orphelinat sous le statut de noviciat, jusqu’à la chute de Saddam en 2003, où il a retrouvé son appellation d’origine.

Depuis sa fondation, l’orphelinat est installé dans les mêmes bâtiments, qui, malgré plusieurs campagnes de travaux, ont vieilli. L’architecture choisie à l’époque avec des plafonds très hauts a bougé et des fissures dans la voûte du hall central sont apparues. Par ailleurs, le problème d’étanchéité du bâtiment, ses murs humides étaient dangereux pour la santé des enfants.

Joseph dans sa chambre dans le nouvel orphelinat !

Les travaux nécessaires étaient conséquents. Le ministère irakien des cultes a financé la construction d’un nouveau bâtiment qui, très spacieux, devrait permettre, à terme, l’accueil de près de 60 orphelins ou enfants délaissés par leurs familles. Cependant, le déclenchement de la guerre contre Daech en 2014 puis la forte chute des prix du pétrole ont stoppé net le financement du chantier. Au printemps 2015, le responsable du ministère des cultes pour les chrétiens a informé les moines d’Alqosh qu’il lui serait impossible de poursuivre les travaux déjà engagés. Pour cette raison, Abouna Gabriel a sollicité Fraternité en Irak afin de terminer ce qui avait été commencé…

Une construction achevée grâce à votre générosité

Le chantier était bien avancé, mais environ 96 000$ manquaient pour terminer l’électricité, la plomberie, les finitions intérieures et divers ouvrages de terrassement. L’aide apportée par Fraternité en Irak a permis dans un premier temps d’entamer les travaux – plomberie et électricité notamment – qui empêchaient l’installation dans le nouveau bâtiment. Inauguré début octobre 2015, les orphelins n’ont pu investir ce dernier qu’en février 2016. Puis quelques temps après, il a fallu ajouter les logements de fonction, un garage et une laverie, indispensables pour une telle famille ! Ceux-ci sont en cours de finition. 

La salle à manger du nouveau bâtiment.

L’orphelinat comprend aujourd’hui une vaste salle à manger, une cuisine, une cour intérieure, cinq dortoirs et des chambres pour les prêtres ainsi que deux salles de classe. Annexée au bâtiment, une chapelle permet enfin à Abouna Gabriel de célébrer la messe. Il nous confie que la joie de leur communauté provient des enfants qui fécondent leur vie monastique : « ils sont au cœur de ma vocation et de celle du monastère. J’ai reçu plus de joie d’eux que je ne leur ai donné d’aide matérielle ».

Merci aux généreux donateurs qui ont rendu ces travaux possibles !

 

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