Fraternité en Irak ouvre un atelier d’artisanat pour les femmes du camp d’Ashti

Fraternité en Irak ouvre un atelier d’artisanat pour les femmes du camp d’Ashti

by Fraternité en Irak Actualité Chrétien d'Orient Développement Erbil

ACTION – Fraternité en Irak a ouvert un atelier de fabrication d’œuvres en mosaïque dans le camp d’Ashti à Erbil. Le but est double : redonner une activité et un petit revenu aux femmes qui y travaillent et leur offrir un lieu où se retrouver hors de leurs mobil-homes où la promiscuité est parfois pesante.

Dans le camp d’Ashti situé à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et qui accueille environ 7000 déplacés chrétiens de la plaine de Ninive, Fraternité en Irak s’est lancée dans la construction d’un atelier d’artisanat pour les femmes. Celui-ci est implanté au même endroit que l’aire de jeux pour les tout-petits ouverte par l’association l’an dernier.

À l’origine de ce projet, Sahar, une chrétienne de Mossoul qui a fui la ville à l’arrivée de Daech en juin 2014. Des membres de l’association avaient rencontré Sahar à Mossoul en 2012 et c’est donc avec joie que nous l’avons retrouvée pour soutenir cette belle initiative. Au début de l’année, elle est allée se former à l’art de la mosaïque en Jordanie avec trois autres femmes. Pendant ce temps, un grand mobil-home de 40 m² a été installé dans le camp d’Asti et le mobilier nécessaire à l’ouverture de l’atelier a été acheté. Un chantier supervisé par les équipes de Fraternité en Irak qui se succèdent chaque mois en Irak.

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La construction de l’atelier, sur le terrain de l’aire de jeux pour les tout-petits. © Fraternité en Irak

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@ Fraternité en Irak

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L’atelier fini vue de l’extérieur. © Fraternité en Irak

Autour d’un noyau de 5 femmes dont Sahar, la responsable, une vingtaine de femmes du camp d’Ashti se relaient désormais à l’atelier qui est ouvert tous les jours de 10h à 18h. Réalisés à partir de bâtonnets de pierre naturelle provenant de Jordanie, les tableaux représentent divers motifs religieux ou profanes. La réalisation d’une mosaïque, prend une semaine complète. Tout est fait manuellement, ce qui explique le temps de fabrication.

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Sahar explique aux autres femmes comment se servir des outils. © Fraternité en Irak

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La fabrication des mosaïques demande patience et minutie ! © Fraternité en Irak

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Discussion à l’intérieur de l’atelier. © Fraternité en Irak

Objectif : un revenu pour les femmes de l’atelier

Aujourd’hui les femmes sont toutes bénévoles mais l’objectif est qu’elles puissent tirer un petit revenu de leur activité. Pour cela, les mosaïques vont être vendues par la fondation Saint Irénée du diocèse de Lyon. Pour les Français, c’est l’occasion d’acheter un artisanat de qualité, d’offrir un cadeau original et porteur de sens, tout en soutenant les femmes du camp d’Ashti. Les modalités de vente en France sont encore à l’étude. Nous vous préviendrons dès que l’achat d’œuvres en mosaïque sera possible !

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Une colombe presque finie ! © Fraternité en Irak

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Un exemple de réalisation. © Fraternité en Irak

Les revenus de la vente permettront aussi à l’atelier de se développer et Sahar a déjà beaucoup d’idées ! On peut déjà voir dans l’atelier deux machines à coudre : il s’agit pour Sahar de la prochaine étape. La couture pourrait aider à répondre aux différents besoins du camp. Sahar aimerait embaucher comme couturière des personnes particulièrement dans le besoin.

PORTRAITS

Rayda, 52 ans, est originaire de Mossoul. Elle est mariée, a 4 enfants dont deux sont mariés. Elle habite à Alsham One, un autre camp de déplacés d’Erbil. A Mossoul, Rayda était employée à l’université au service administratif. Comme tous les fonctionnaires, elle perçoit toujours son salaire ce qui lui permet de faire vivre sa famille. Elle a connu Sahar à Mossoul où elles avaient organisé une exposition ensemble. Rayda est partie dix jours en Jordanie où elle a appris la mosaïque.

Juliette, 44 ans, est originaire de Qaraqosh (grande ville chrétienne de la plaine de Ninive conquise par l’Etat Islamique en Juillet 2014). Elle vit à dans le camp d’Ashti avec ses parents et n’est pas mariée. Avant l’arrivée de Daech, Juliette avait une boutique et vendait des vêtements. Elle a connu Sahar à Ankawa Mall, un camp de déplacés dans un supermarché désaffecté qui a été fermé depuis. Elles étaient toutes les deux bénévoles pour la réception, le tri et la distribution de vêtements. C’est la première fois qu’elle fait des mosaïque, aussi trouve-t-elle son travail encore lent ! Mais ça lui plait, et elle vient tous les jours à l’atelier. Elle n’a aucune source de revenu. Son frère travaille pour l’ensemble de la famille. 

Merci à tous les donateurs fidèles qui ont permis l’ouverture de cet atelier d’artisanat. Aidez-nous à le développer !

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L’une des membres de Fraternité en Irak s’essaye à la mosaïque ! © Fraternité en Irak