Wilson, le boulanger d’Ashti est rentré à Qaraqosh !

Wilson, le boulanger d’Ashti est rentré à Qaraqosh !

INTERVIEW – Wilson, boulanger de 32 ans tout juste réinstallé à Qaraqosh, est timide. Difficile à croire, tant ce grand gaillard en impose ! Et pourtant, il n’a pas souhaité raconter son histoire en vidéo. Mais il a accepté de répondre à quelques questions sur son activité, le temps de la pause de l’après-midi…

Wilson, comment marche votre boulangerie ?

De mieux en mieux ! Il faut dire que les concurrents ont fermé les uns après les autres à mon arrivée dans le quartier (rires). Aujourd’hui, nous fournissons tout le voisinage, et en particulier quatre supermarchés en « samoun » et trois restaurants.

Vous étiez employé dans la boulangerie ouverte par Fraternité en Irak dans le camp d’Ashti. Racontez-nous !

Je suis boulanger depuis plus de dix ans, j’ai commencé ce métier en 2007. En 2009, j’ai décidé d’ouvrir mon propre commerce avec mon frère. Avant 2014, quand Daech est arrivé et nous a chassés, nous employions trois personnes. À Ashti, où nous étions réfugiés, le travail dans la boulangerie montée par Fraternité en Irak dans le camp me plaisait beaucoup. J’étais le manager, en charge en particulier des machines. C’était moi qui les réparais ! Je me suis aussi occupé de former quelques employés pour leur apprendre le métier. Je fais la même chose aujourd’hui dans ma propre boulangerie.

Justement, quel est votre quotidien aujourd’hui, de retour à Qaraqosh ?

Avec mon frère nous travaillons 7j/7 ! Et nous avons un employé. Le matin, je travaille dans cette boulangerie, à cause de l’affluence, et l’après-midi, quand le mouvement des clients est plus calme, je vais surveiller les quatre employés de la boulangerie de mon oncle ! Dans ma propre boulangerie, nous produisons toute la journée, sauf comme maintenant, entre 14h et 15h30 : c’est la pause ! Nous commençons à travailler à 6 heures et terminons la journée vers 21h.

Générateur, pétrin, étagères et paniers ont pu être rachetés grâce à l’aide de Fraternité en Irak

Vous êtes heureux d’être rentré vivre chez vous ?

Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir pu rouvrir ma boulangerie chez moi, à côté de ma maison, et de ne pas avoir à louer de local ! J’habite avec ma famille – j’ai deux filles et un fils – dans cette maison qui heureusement a été « seulement » pillée par Daech, jusqu’aux portes et fenêtres ! Je n’ai pas eu trop de mal à la remettre en état. Je crois qu’elle a été préservée parce que Daech l’utilisait. Il y avait surtout besoin d’un bon coup de peinture !

Quels sont les prochains défis qui vous attendent ?

J’ai signé le contrat avec Fraternité en Irak en septembre dernier, qui m’a permis de racheter un pétrin, des étagères, des paniers et un générateur ! Tout avait été volé par Daech, sauf le four, heureusement ! Je n’ai pas encore commencé à rembourser mon prêt mais c’est pour bientôt, (en juillet, NDLR) pas d’inquiétude ! (Rires)

Aidez Fraternité en Irak à financer la relance d’autres artisans, faites un don !

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