Sœur Amira, au service des plus fragiles

Sœur Amira, au service des plus fragiles

PORTRAIT – À Qaraqosh, tout le monde connaît « Masoeur » Amira, religieuse d’une quarantaine d’années au regard pétillant. Partout où elle passe, les portes s’ouvrent et les discussions s’engagent…

Quand nous la retrouvons, sœur Amira s’amuse avec le petit Alberto, handicapé moteur et cérébral accueilli dans son centre pour enfants handicapés situé à Shaqaq, quartier défavorisé de Qaraqosh. Rien d’emprunté chez cette religieuse d’une quarantaine d’années. Une force tranquille se dégage de sa démarche et de ses réponses, claires. Ses fossettes se creusent sur un sourire franc, sans fard. Le regard, pétillant et direct, perce un visage doux et rond.

Pour « Ma’soeur », comme tout le monde l’appelle à Qaraqosh, les bras des mamans et les portes des maisons sont grand ouvertes. C’est Nadir, ami de l’association, qui la décrit le mieux : « Sœur Amira, elle est grande avec les grands, et petite avec les petits. » Une mère de famille de Shaqaq, nous confie que la religieuse a su intégrer dans la vie du quartier son fils d’une vingtaine d’années, au large sourire et au léger retard mental et physique. « Avant, il n’avait pas d’amis. Maintenant, il part en week-end avec les jeunes de l’église de Mar Behnam de Qaraqosh », se félicite-t-elle. Depuis 2011, elle a ouvert un lieu d’accueil pour les enfants et jeunes handicapés de Qaraqosh. Mais celui-ci a fermé en 2014 quand toute la plaine de Ninive a été envahie par Daech. 

La vie d’exils de sœur Amira, comme bien d’autres en Irak, est une conséquence directe de l’histoire géopolitique mouvementée du pays. Née dans l’actuel Kurdistan irakien à Zakho, elle a dû émigrer avec sa famille au Canada à la fin des années 1970. Devenue plus tard petite sœur de la Charité, Soeur Amira quittera le Canada pour l’Italie, puis décidera de rentrer en Irak, à Qaraqosh, pour s’occuper des familles pauvres. Aujourd’hui, la toute jeune communauté qu’elle a fondée – quatre sœurs à ce jour –, est rattachée au diocèse de Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque-catholique de Qaraqosh. Lors de la prise de la ville par Daech en août 2014, elle et ses sœurs ont fui, avec les réfugiés, dans sa région natale, près de Dohuk, plus au nord. Elles n’ont pas compté leur énergie pour soutenir les milliers de déplacés, chrétiens, mais aussi Yézidis, durant près de quatre ans.

A droite, Sr Amira avec Alberto, un des enfants handicapés accueillis dans son centre, devenu trop petit.

Depuis leur retour à Qaraqosh il y a neuf mois, « il a fallu tout recommencer à zéro », remarque-t-elle dans un sourire tranquille. Mais les nouveaux défis ne lui font pas peur. Elle souhaite maintenant construire un centre plus grand et plus adapté pour accueillir les enfants porteurs de handicap.

Aidez-nous à financer le projet de Soeur Amira : construire un centre pour les enfants handicapés de la plaine de Ninive !

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