Athraa, entrepreneuse de choc dans la plaine de Ninive !

Athraa, entrepreneuse de choc dans la plaine de Ninive !

PORTRAIT – Entrepreneuse dans l’âme, Athraa est l’une des deux femmes soutenues par le programme de relance économique de Fraternité en Irak. En trois ans, ce programme a déjà permis, grâce à vous, de créer 330 emplois !

Athraa Laith Ibrahem est une jeune femme originaire du village de Tell Kief, situé à quelques kilomètres de Mossoul. A 25 ans, elle a déjà plusieurs projets de petites entreprises à son actif !

Il faut dire qu’elle a commencé tôt ! À 16 ans, en 2011, elle quitte l’école pour subvenir aux besoins de sa famille et ouvre avec son oncle une buvette. Dans ce local loué près de l’église du village, elle y vend des glaces, jus divers ainsi que gâteaux et pâtisseries. Quand son unique employée, en charge de la confiserie, s’en va, Athraa décide de faire elle-même les pâtisseries, aidée par sa mère. L’entreprise familiale connaît son petit succès !

Un couple dans la guerre

En 2014, Athraa est mariée depuis un an avec un soldat de Tell Kief, quand Daech prend d’assaut leur village. Ils fuient vers le Kurdistan, comme des milliers d’autres habitants de la région. A Dohuk, grande ville plus au nord où ils trouvent refuge, elle travaille en tant que serveuse pendant six mois. Très rapidement, le couple obtient un visa pour le Liban. Là-bas, elle trouve un poste d’employée dans une maison d’édition, qu’elle occupera pendant deux ans, un répit pendant lesquels elle met de l’argent de côté en pensant à leur retour en Irak…

Vue de Tell Kief

Mais la guerre dans son pays natal rattrape le jeune couple. Le mari d’Athraa est rappelé en Irak en 2016 pour combattre Daech. Elle décide de rester une année de plus au Liban mais change de voie. Elle se reconvertit dans la restauration et se fait embaucher dans un café-restaurant. C’est une véritable révélation : elle a trouvé le métier fait pour elle !

A son retour en Irak en 2017 pour retrouver son mari, elle ouvre de nouveau une buvette ! Mais la situation économique à Tell Kief est morose : la plupart de ses anciens clients ont fui à l’étranger et les quelques habitants revenus vivre à Tell Kief consomment peu… C’est la déception : au bout de six mois, elle est contrainte de mettre la clef sous la porte faute de revenus suffisants.

Une femme courage

Il en faut cependant plus pour abattre Athraa qui se remet courageusement en quête d’un emploi. Grâce à sa connaissance de la région, elle est employée par diverses ONG. Mais après un accident de la route, elle doit arrêter son activité… Bloquée à Tell Kief, son goût pour l’entreprenariat et ses connaissances de la restauration font germer dans son esprit l’idée d’ouvrir un restaurant pour les familles et les femmes : « Avant Daech, il y avait à Tell Kief plus de 10 restaurants et aujourd’hui il en reste seulement deux… Il n’y a pratiquement que des fastfoods, et qui sont uniquement pour les hommes ! » Plus ambitieux encore, Athraa souhaite que son établissement n’accueille pas seulement des chrétiens, mais aussi des musulmans.


Professionnelle, la jeune entrepreneuse tient absolument à faire les choses scrupuleusement : « la moitié des restaurants de Tell Kief ne respectent pas les bonnes mesures d’hygiène. Le ministre de la Santé exige plusieurs conditions pour ouvrir un restaurant, et je suis fière d’avoir obtenu la licence nécessaire ! »

Un projet ambitieux

Athraa a déjà trouvé le local et dépensé toutes ses économies dans l’aménagement de l’endroit. Elle a aussi reçu de l’aide de ses parents émigrés à hauteur de 5 000$ pour faire les travaux, mais elle avait besoin du soutien de Fraternité en Irak pour terminer l’équipement du café-restaurant. Depuis, la ville de Tell Kief a retrouvé un certain dynamisme. Avec son emplacement idéal sur la route principale qui mène à Mossoul, l’établissement a de grande chance de fonctionner ! Pour gérer ce café-restaurant, elle emploiera sa belle-mère qui est cuisinière professionnelle, son oncle, mais également trois amies qui ont elles aussi décidé de travailler pour soutenir leurs familles.


Fraternité en Irak a donc choisi de soutenir le projet ambitieux d’Athraa en raison de la viabilité du projet, de la motivation de sa propriétaire et de l’exemple qu’elle donne aux femmes de sa génération !

Elle a achevé de convaincre l’association en faisant preuve d’une détermination sincère : « Pour aller au bout de ce projet, j’ai besoin que vous m’aidiez financièrement à acheter l’équipement. Je sais que c’est un gros montant, mais si vous me donnez un petit coup de pouce, j’arriverais à trouver pour acheter le reste du matériel ! »

Aidez-nous, aidez Athraa à poursuivre sa vocation de chef d’entreprise ! Merci pour votre soutien à ces jeunes entrepreneurs qui sont l’avenir de leur ville et de leur pays !

Actualité Développement Mossoul Relance économique