La fin des travaux à Mar Behnam, un signe d’espérance pour la plaine de Ninive

La fin des travaux à Mar Behnam, un signe d’espérance pour la plaine de Ninive

Deux ans à peine après le début des travaux, la reconstruction du sanctuaire de Mar Behnam, détruit à l’explosif par Daech en 2015, est terminée ! Ce lieu de pèlerinage accueillant chrétiens, musulmans et Yézidis est le signe que la vie est plus forte que la destruction.

Dans tout chantier, le plus long, ce sont les finitions… et la reconstruction du sanctuaire de Mar Behnam n’a pas échappé à la règle ! Le 10 décembre dernier, il y a déjà maintenant plusieurs mois, la célébration de la deuxième fête de Mar Behnam dans une région enfin libérée de Daech avait pris des airs d’inauguration. Le nonce apostolique en poste à Bagdad avait fait le déplacement, tout comme Mossab Mohamad Jassem, le directeur du bureau d’archéologie et du patrimoine de Mossoul qui avait donné les accords nécessaires à la réalisation des travaux.

Avec des centaines de pèlerins venus parfois de loin, ils avaient assisté au retour des reliques de Saint Behnam et de sa sœur Sara, miraculeusement préservées dans le sanctuaire malgré l’explosion qui a frappé le bâtiment.

Ci-dessus, la fête de Saint Behnam en décembre 2018. Ci-contre, l’intérieur du mausolée rénové.

Depuis cette grande fête, un garde-corps a été posé autour du bâtiment, réalisé par Rodi, le ferronnier qui s’est également occupé des lustres et de la croix sommitale. Son travail est d’autant plus symbolique qu’il a pu rouvrir son entreprise grâce au programme de relance économique de Fraternité en Irak ! Les ouvriers ont ensuite effectué les travaux de finition tels que le rallongement de la dalle devant le bâtiment d’entrée, ou la réfection du mur de soutènement.

Les conditions météorologiques ont ajouté des délais aux délais : les fortes pluies de cet hiver n’ont pas permis la pose du dernier enduit extérieur qui assure l’étanchéité du mausolée. Heureusement, le printemps a été plus clément, et une fois le bâtiment entièrement sec, cette dernière couche a pu être passée. Le bâtiment a enfin retrouvé sa couleur ocre d’origine ! Enfin, la porte d’entrée du mausolée témoigne du travail minutieux des artisans des environs (sculpteurs, menuisiers, ferronniers,..) qui ont contribué à ce que le sanctuaire retrouve sa finesse et son éclat d’antan !

La clôture de ce chantier est l’occasion pour Fraternité en Irak de féliciter l’ensemble de l’équipe ayant permis cette réalisation :

Nous pensons aux ouvriers qui ont travaillé dans des conditions parfois difficiles sous des chaleurs extrêmes.

Nos remerciements s’adressent bien sûr aux deux architectes qui ont mis en œuvre ce chantier, Laure et Guillaume de Beaurepaire. Ils ont commencé leur mission comme bénévoles de Fraternité en Irak puis ont continué sous le statut d’autoentrepreneurs, mandatés par l’association. Qu’ils soient félicités pour la qualité de leur travail sur ce chantier unique !

Nous remercions aussi l’équipe de trois spécialistes de la restauration de pierre qui ont mobilisé leurs talents pour « soigner » ces pierres brisées.

Enfin, Abdel Salam Simaan, archéologue irakien renommé, a joué un rôle clé tant durant la phase des fouilles archéologiques que durant les étapes de la reconstruction. Nous lui exprimons notre reconnaissance pour son engagement.

Au-delà de l’équipe rassemblée par Fraternité en Irak, nous tenons à remercier le dévouement du Mukhtar et de la population du village musulman de Khidr : ceux sont eux qui ont dégagé les 600 m3 de gravats résultants de l’explosion.

Si ce chantier a pu être mené c’est aussi parce qu’il a fait l’objet d’anticipations dès fin 2015, bien avant sa libération. Le fait d’avoir pu y accéder, dans des conditions exceptionnelles, au lendemain de sa libération nous avait permis de constater que la base du mausolée n’avait pas été détruite. Ce qui bien sûr a joué un grand rôle tout au long des travaux fut la volonté forte de Monseigneur Petros Mouché, l’archevêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh qui a facilité bien des démarches.

Pour les membres de l’association c’est aujourd’hui très émouvant de voir ce mausolée reconstruit, lui qui n’était plus qu’un tas de gravats en 2016. La sauvegarde de ce monument du patrimoine religieux irakien, permettra, nous l’espérons, que soient renoués des liens entre les différentes confessions qui vénèrent ce lieu.

Un immense merci à tous nos généreux donateurs ainsi qu’à la fondation ALIPH de nous avoir permis de mener à bien ce chantier ambitieux. La fin de ce chantier n’est pas la fin du projet « Mar Behnam », comme pour tous les lieux où Fraternité en Irak s’implique, nous continuerons à y travailler dans la durée.

Actualité Art et Culture Chrétien d'Orient Mar Behnam Qaraqosh