A Qaraqosh, Nawras a retrouvé ses machines avec bonheur !

A Qaraqosh, Nawras a retrouvé ses machines avec bonheur !

PORTRAIT – Diplômé des arts et métiers de Mossoul, Nawras aime travailler le bois : expert dans cet art de la menuiserie appris de son père, il a bénéficié du programme de relance économique de Fraternité en Irak, à Qaraqosh.

Avant Daech, le quotidien de Nawras était bien huilé et le travail ne manquait pas. Une fois suffisamment de savoir-faire et d’expérience accumulés dans l’entreprise familiale, Nawras s’était mis à son compte. Depuis 2009, il avait ainsi son propre atelier, dans lequel il avait installé ses machines. Un investissement conséquent ! Mais qui avait payé : les affaires marchaient suffisamment bien pour qu’il emploie trois autres menuisiers. Travaillant à la fois l’épicéas, le teck, mais aussi des bois de moindre densité et le contreplaqué, Nawras répondait aux commandes de clients de Qaraqosh et des villes alentours. Il se fournissait généralement à Mossoul, à un peu plus d’une demi-heure de route de Qaraqosh.

En 2014, c’est la fuite, pour échapper à l’incursion des djihadistes dans la ville dans la nuit du 6 au 7 août. Après trois années d’exil forcé à Ainkawa (quartier chrétien d’Erbil), Nawras est rentré en juin 2017 à Qaraqosh, quelques mois seulement après la libération de la ville, d’abord sans sa famille qui l’a rejoint un peu plus tard. Il y découvrit que toutes ses machines avaient été volées, et son atelier brûlé de même que sa maison.

Sans économies suffisantes, Nawras ne pouvait pas rouvrir sa propre entreprise de menuiserie. Déterminés à reprendre le travail malgré tout, son frère Nibras et lui ont décidé de rassembler des outils et des petites machines pour recommencer une activité commune. Cahin-caha, le travail reprend alors dans une ville en pleine reconstruction. Mais si les travaux engagés par les habitants de Qaraqosh rendaient le marché favorable, il leur manquait les machines les plus importantes et notamment celle pour couper le bois MDF, très utilisé pour les décorations car légèrement moins dense que le contreplaqué et donc plus malléable. C’était celle-ci qui permettait de répondre convenablement aux demandes des divers chantiers de la ville.

A droite, un meuble en construction dans l’atelier de Nawras.

C’est donc notamment cette machine qui a pu être achetée grâce au programme de relance économique mené par Fraternité en Irak dans la plaine de Ninive, dont Nawras a pu bénéficier. Le prêt ainsi octroyé lui a financé outre cette machine, l’acquisition d’un générateur pour la faire fonctionner quand il n’y a pas d’électricité du gouvernement, une machine pour modeler et couper le PVC et deux autres machines de base pour couper les bois de tous types.

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Aujourd’hui, les machines tournent à nouveau dans son atelier qu’il a nommé du nom de sa fille « Inana » et où il travaille toujours avec son frère. Il emploie désormais six personnes ! Pour Nawras, c’est une grande fierté d’à nouveau entendre ses machines ronronner : « Elles sont le coeur battant de mon atelier » souffle-t-il dans un sourire.

Il a même déjà lancé un partenariat avec un autre des artisans relancés par Fraternité en Irak : Waseem. Il fabrique des structures de canapés que ce dernier recouvre dans son atelier de Bartella pour les salons des habitants des deux villes et de leurs alentours. C’est un partenariat qui fonctionne ! C’est aussi une réussite qui en dit long sur le courage de ces entrepreneurs irakiens que Fraternité en Irak accompagne dans leur reconstruction.

Comme Nawras et Waseem, ils sont nombreux à espérer rouvrir leur entreprise. Nous avons besoin de vous pour les aider !

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