Fraternité en Irak finance la réfection des portes et fenêtres de l’église Mar Toma de Mossoul

Fraternité en Irak finance la réfection des portes et fenêtres de l’église Mar Toma de Mossoul

Après la restauration des autels et la réparation du trou laissé par un obus dans la coupole de l’église Mar Toma, à Mossoul, Fraternité en Irak a financé des nouvelles portes et fenêtres qui seront apposées pour l’anniversaire de sa consécration le 25 mars.

L’église syriaque catholique Mar Toma, située dans le vieux Mossoul, a été pillée et détruite par Daech pendant l’occupation de la ville par les djihadistes. Après avoir détruit les autels, saccagé l’intérieur de l’église et pillé le musée attenant, ils ont emporté le bois des fenêtres et des portes. Fraternité en Irak avait déjà restauré les autels et réparé le trou laissé dans la coupole, pour que l’église retrouve une sacralité et puisse être à nouveau utilisée par les chrétiens de Mossoul.

L’autel principal restauré

Une des premières messes dans l’église rénovée.

Quant aux portes, c’est Wissam Matti, un menuisier, qui va les reconstruire. Un travail qui a du sens car c’est déjà lui qui, il y a vingt ans, avait rénové les porte en bois de cette église datant de 1863. L’histoire de ces portes n’est pas banale. En 1965, le Père Naaman, alors curé de la paroisse, avait acheté du bois de qualité, le teck Birman, pour changer les portes et fenêtres qui étaient jusque là en fer. Mais pour une raison mystérieuse, le bois acheté n’avait jamais été utilisé et était resté stocké pendant 34 ans !

En 2000, c’est le Père Pios Afas (ci-contre), en charge de la paroisse, qui relance le projet. « Des portes en fer, c’était une aberration au vu de l’ancienneté et de la valeur patrimoniale de notre église ! » explique-t-il.

Le Père Pios Affas. Il avait fondé en 1987 un centre d’études bibliques pour adultes ouvert à tous les chrétiens de la ville, et une maison d’édition.

Wissam, le menuisier, s’était donc emparé du chantier et avait fabriqué ces deux portes, localement appelées « Porte des hommes » et « Porte des femmes ». C’était pour l’an 2000. Mais en 2014, lors de l’arrivée de Daech, tous les paroissiens de Mar Toma ont dû fuir et l’église a été saccagée. « Ces portes avaient attendu presque 35 ans, et moins de 15 ans après, Daech les détruisait… » soupire Wissam.

Wissam au travail, au Kurdistan où il vit en ce moment. A gauche, une des portes en cours de fabrication et à droite, une des fenêtres.

Aussi, lorsqu’Abouna Pios lui a demandé de se remettre à l’ouvrage pour offrir à nouveau à l’église Mar Toma des portes dignes de ce nom, l’artisan a repris le travail sans attendre, car les portes sont imposantes : 2,5 mètres de haut pour 1,8 mètre de large ! Et malgré la vague de froid qui s’est abattue sur l’Irak mi-février, et qui a suspendu quelques temps le travail (le vernis a besoin de soleil pour sécher !) ces nouvelles portes, ainsi que les fenêtres, seront installées début mars. Elles sont le signe qu’une espérance reste possible pour les chrétiens de Mossoul.

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