Un mois avec les bergers de Levo au Kurdistan irakien

Un mois avec les bergers de Levo au Kurdistan irakien

TEMOIGNAGE – Jean-Baptiste est parti en mission d’un mois avec Fraternité en Irak à Levo, village du nord de l’Irak, partager le quotidien des bergers et de leurs familles. Il raconte.

Au mois de juillet dernier, j’ai vécu, avec une autre volontaire, au rythme du village de Levo. Venus accomplir une mission de recension des besoins dans les zones du nord du Kurdistan, nous avons vite plongé dans une vie simple et joyeuse, très différente de la notre en France… Nous avons créé de vrais liens d’amitié avec les villageois et découvert à quel point l’accueil offert par le peuple irakien est chaleureux. 

Traite des moutons

Abouna Gabriel et Jean-Baptiste

C’était mon premier séjour en Irak et je suis revenu émerveillé de ce pays aux nombreuses merveilles naturelles et culturelles. Les montagnes du Nord offrent un spectacle grandiose surtout lors du coucher du soleil : les lumières chaudes produisent un panorama calme, reposant et inspirant. Une authenticité se diffuse lorsqu’en fin de journée, les bergers rentrent leurs troupeaux… Par ces mêmes bergers, nous avons été accueillis comme faisant partie de la famille. Nous participions à toutes les fêtes qui animaient le village, durant lesquelles il était beau de voir que toutes les générations dansaient et chantaient ensemble! Sans arrêt invités à prendre le thé ou partager un morceau de baklawa (patisserie locale), nous étions touchés de partager les temps les plus simples de la vie quotidienne : ainsi, le soir, il nous arrivait régulièrement de participer à la traite des moutons et des chèvres ! Sacrée expérience, qui nous a valu bien des rires !  

J’étais heureux de faire le premier lien entre l’association et ces villages reculés du Nord-Ouest du Kurdistan irakien. J’ai apprécié faire un travail de fond, technique, de recensement, qui portera du fruit à long terme. L’aide financière et matérielle que Fraternité en Irak peut apporter est la partie visible du travail, importante et essentielle. Cependant, un mois entier à vivre avec ces familles m’a fait toucher du doigt l’importance de montrer par notre simple présence aux Irakiens qu’ils ne sont pas seuls. Il me semble que l’essentiel réside dans cette expérience de la fraternité avec les habitants de ces zones reculées de l’Irak. Le lien avec les enfants notamment, compliqué au départ à cause des différences linguistiques et culturelles, et de la timidité de part et d’autre s’est peu à peu, avec le temps, transformé en amitié sincère !  

J’ai aimé ces moments simples et fraternels que nous avons partagés. Mon seul regret concerne la langue, qui restait un frein à notre intégration. Ne parlant ni arabe, ni kurde, ni soureth (dialecte araméen), il était compliqué de communiquer directement avec les locaux, et frustrant de ne pas entrer dans des conversations plus profondes avec les jeunes du village. Mais la rencontre fut malgré tout possible ! Comme avec la famille de Mardan et Samira. Presque tous les soirs nous allions passer un moment chez eux pour prendre le thé, discuter, jouer avec les enfants. Leur accueil était simple mais fabuleux. La ferveur et l’authenticité de Samira, la maman, m’ont beaucoup touché. J’ai eu le sentiment de partager, l’espace de quelques semaines, la réalité de sa vie simple et heureuse.

Merci pour votre soutien qui aide les Irakiens à reconstruire l’après Daech.

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